
CHRONIQUES DE LAG
REPETITION DU 12 JUIN 2025
NOS DATES A VENIR
Les répétitions se succèdent. Ces chroniques qui n’en sont que le reflet pâle et insipide aussi. Elles existent pour dire que nous travaillons d’arrache-pied pour mettre en place nos trois concerts à venir. On se pose la question de savoir si on doit terminer sur un « LA mineur » ensemble ou envisager une autre fin plus judicieuse. On tombe d’accord et on est certain d’oublier ces belles décisions unanimes et réfléchies lors de la prochaine répet où on se reposera les mêmes questions. Pas sûr, ce jour-là, que l’on tombe d’accord sur la fin du morceau ou sur la rythmique et pas certain de retrouver ce truc qui allait tellement bien. Et pourtant, on y retourne.
Reste à savoir, si notre public connaisseur et assoiffé de ces moments suspendus sera au rendez-vous. Le 21, c’est complet. N’en parlons plus. En revanche, il reste des places le 5 juillet à Montélimar (chez l’habitant) ou le 10 juillet à Charols (chez l’habitant). Toutes les réservations se font en nous envoyons simplement un message sur notre adresse mel : labsentgrave@gmail.com
A Montélimar, c’est 12€. A Charols, c’est au chapeau c’est-à-dire presque pareil. On vous y attend et on discutera du « LA mineur » en fin de morceau ou des limites de la démocratie directe au sein d’un groupe de chanson française.
REPETITION DU 9 JUIN 2025
DE ANE A ZEBRE
Dans l’herbe verte, loin de nous reposer, nous avons posé. Un cliché, deux clichés, l’air faussement détendu mais entourés de nature comme notre charte l’exige depuis que nos chansons sont « écolabellisées ». Et comme nous étions dans le marketing et le business-plan, nous avons évoqué nos tenues de scène autour d’un fromage normand pas piqué des vers.
Puis nous avons refait le set de âne à zèbre. Tout le monde était là mais parfois ailleurs. Le chanteur rêvasse beaucoup en pensant que notre prochain concert, c’est dans une dizaine de jours et que c’est complet. On ne saura jamais si c’est complet grâce à nos chansons ou grâce à la dégustation de petits plats qui va avec et que notre hôte prépare. Tout n’est que mystère.
Et puis, en fin de set, un passage délicat et redouté. Un mot chanté donne le signe à l’ensemble du groupe que nous arrivons près d’une cascade ou, disons-le, une acrobatie musicale digne des plus grands. Ce mot, tout le monde le guette, l’attend, le redoute. Tout le monde tend l’oreille et se prépare. Chacun est concentré sur sa mission. Mais le chanteur est parti dans sa tête. Le mot, le fameux mot, le mo-déclic ne sera jamais prononcé et la chanson termine en eau de boudin. « Pourquoi tu n’as pas repris et chanté le mot magique ? » questionne l’accordéo-guitariste. « Je ne sais pas » répond le chanteur sans le moindre argument. On reprend donc la chanson de âne à zèbre en guettant le vitrier. Vitrier, le mot magique.
REPETITION DU 19 MAI 2025
LA VIE MODERNE
Cinq jours seulement séparaient nos deux répets. Et en cinq jours, on ne change pas beaucoup. Nous avons donc continué en mode mielleux, en flagorneries dégoulinantes et en gentillesses sucrées. C’était trop.
Nous aurions pu continuer d’évoluer dans ce monde arc-en-ciel, paillettes et petites fleurs mais un évènement est venu rompre l’osmose ouatée. A la fin de notre répétition, alors que nous restions sur des belles choses et des avancées notables, notre guitariste a rompu le charme : « Quand est-ce que je ne suis plus stagiaire ? » a-t-il demandé.
Le violoniste, le batteur, l’accordéo-guitariste et le chanteur, tous les quatre en CDI depuis belle lurette, n’ont pas pu s’empêcher de tiquer. En quelques mois de présence au sein du groupe, le guitariste revendiquait ce qu’ils avaient mis des années à obtenir après avoir sué sang et eau.
Ainsi va l’entreprenariat et la vie moderne. On cherche à brûler les étapes. Plus personne ne prend le temps. Plus personne ne laisse le capitalisme mûrir doucement pour construire des Hommes bien coulés dans le moule de la hiérarchie. On ne respecte plus les marches de l’ascension sociale. Vous allez voir que, dans quelques mois, il voudra qu’on partage les bénefs. Les stagiaires, c’est plus ce que c’était !
REPETITION DU 14 MAI 2025
LANGUES DE MIEL
Nous n’étions que cinq à la dernière répét. Notre contrebassiste (puisqu’il est désormais acté que nous avons un contrebassiste) était absent. Le chanteur a immédiatement proposé de dire du mal de lui puisque c’est la coutume et qu’il est bon de préserver les traditions. Or, il s’est passé un truc étrange. Nos langues de fiel sont devenues langues de miel. Le violoniste s’est montré immédiatement actif dans cet exercice : « Moi, je l’aime beaucoup le contrebassiste » a-t-il dit de but en blanc. Tout le monde s’est marré devant cette spontanéité tellement sucrée qu’elle en était douteuse. Quelques minutes plus tard, le même violoniste n’a pas manqué de dire à l’accordéo-guitariste « J’aime bien ce que tu fais sur cette chanson ». Le ton était donné. Sans nous en apercevoir nous étions remplis de bons sentiments, de paroles gentilles et de pensées fleuries. Même le chanteur, pourtant constamment à l’envers ce soir-là, n’a pas réussi à énerver les autres. Et quand le batteur s’est vautré, il a eu droit à un « merci » de solidarité de sa part.
Ainsi allons-nous. Ainsi vas-tu peut-être toi aussi, lecteur assidu de cette chronique enrubannée et isocèle. Bientôt, tu ne diras plus : « les chroniques de l’Absent grave sont mordantes et impitoyables » mais tu te fendras d’un « les chroniques de l’Absent grave sont mignonnes et bienveillantes »
REPETITION DU 25 AVRIL 2025
UNE BELLE SURPRISE
Au sein de « l’Absent Grave », nous sommes désormais six. Voilà ce qui se passe quand on nous laisse sans surveillance. On se multiplie. Et ça va être maigre quand on devra se partager le magot après chaque concert. Par on ne sait quelle magie, on sait toutefois qu’on gagnera autant de pognon chacun qu’auparavant. Mais cessons de parler pépettes et concentrons-nous sur la musique.
Qui est donc ce sixième musicien ? Joue-t-il du tuba, de la contrebasse, du saxophone, de l’harmonica, des claviers ou du fox à poils durs ? Vous le saurez en venant nous voir sur scène car nous y remontons bientôt, chez l’habitant. Le 21 juin à La Bâtie-Rolland (26), le 5 juillet à Montélimar (26) et le 10 juillet à Charols (26). Vous noterez que notre périmètre n’est pas très étendu mais nous serons aussi à Dieulefit fin août et à Tain l’Hermitage en février 2026.
Donc, cette chronique indolore et rabibochée vous invite à venir découvrir le nouvel « Absent Grave » avec des vrais morceaux de fruits à l’intérieur et des cheveux "effet lissé" sans précédent. Vous verrez, la contrebasse, ça ajoute de la profondeur. Merde, je viens de péter la surprise.