
CHRONIQUES DE LAG
REPETITION DU 2 OCTOBRE 2025
LE FAIT DU PRINCE
La dernière répétition a failli se dérouler normalement. C’était sans compter sur le côté farceur de l’accordéo-guitariste qui, voulant malicieusement souligner le rythme de vie princier des retraités par rapport aux deux membres du groupe encore en activité, a apporté des « Prince ». Pas un noble en collants et au sourire niais pour faire rêver les petites filles. Non, des « Prince » fourrés au chocolat, l’image vaut ce qu’elle vaut.
Alors que nous étions plutôt bien partis, il est arrivé le moment où chacun d’entre nous a mangé un « Prince » et le résultat a été catastrophique. Nous ne recommandons l’expérience à personne. Le chanteur a dit : « Faites-moi penser à ne jamais manger durant un concert ». Il en avait plein les chicots. Le violoniste a oublié de démarrer sur une chanson, il rêvait. Le guitariste a oublié comment il jouait l’intro de « Ce qui me relie » et le chef-batteur s’est lancé dans un joli roulement, malheureusement trop court pour être réussi. Une noble loose pour tous.
La boucherie princière a duré le temps de six à sept morceaux, puis tout est revenu dans l’ordre. Le bad trip au bi-choco était terminé nous laissant nantis d’une expérience supplémentaire douloureuse : un « Prince » peut entraîner des désagréments importants.
CHRONIQUE D’ÉTÉ (du 15 août 2025)
LES JEUNES, C’EST L’AVENIR
Les stats, on s’en balek mais quand on y regarde un peu, la vie de nous, ça donne des vraies indications sur nos lecteurs. Seulement 1,8 % de ceux qu’on lu la dernière chronik avaient moins de 24 piges. Donc, cette chronik, c’est pour toi les jeunes !
Dès que tu décolleras ton neurone atrophié de tiktok, dès que tu sauras lire plus de quatre lignes, dès que tu sortiras du rap haineux, du RnB que tu ne sais même ce que sais, dès que tu auras relevé la faute d’orthographe hideuse (ça veut dire laide) quelques mots en arrière, dès que tu reparleras le français alors que pourras lire cette chronik au lieu de bedave inerte et triste sur ton lit défait.
Peut-être seras-tu notre 239ème ou 240ème followeur sur ce réseau social qui suinte d’idioties, de lâcheté et d’ignorance. Est-ce qu’on se comprendra ? Pas certain. Mais on te promet de faire des chroniks trop mortelles et qui déchirent trop sa race afin de faire des ponts entre toi et nous. Wesh, frérot, la chanson balek, l’essentiel c’est que grave on parle, on discute. Promis, on emploiera pas trop de subjonctif pour pas que ça te prend la tête. Voilà quoi !
Et si partages cette chronik, tu remportes une belle cassette de « l’absent grave » pour ton radiocassettes à piles. Vas-y, sa mère, c’est bonnard, non ?
CHRONIQUE D’ÉTÉ (partie 3/3 du 11 août 2025)
WAS IST DAS ?
Au sein du groupe, chacun à son rôle. Chacun a trouvé sa place et il nous semblait important de vous faire part de cet état de fait tant cela ne saute pas forcément aux yeux lors de nos concerts. Notre chef-batteur tape le tempo de chaque chanson avant de commencer et sans cette aide manifeste, que serions-nous ? Notre contrebassiste amène son expérience incomparable. Le chanteur anime nos répétitions par ses imitations approximatives de Joe Dassin ou Renaud. C’est parfois pathétique alors il sert à boire. Le guitariste apporte ses expériences sans cesse renouvelées pour colorier un morceau grâce à un accord biscornu, un capodastre décalé, une guitare bizarrement accordée.
Reste l’accordéo-guitariste et le violoniste. Ils ont choisi de « travailler » ensemble et c’est un ballet, une chorégraphie, un mouvement coordonné gracile et élégant qui se crée lorsque les deux musiciens décident d’ouvrir le vasistas de la salle de répét. Ainsi, le violoniste plonge légèrement vers sa gauche. L’accordéo-guitariste fait de même sur sa droite. Chacun saisit le loquet qui verrouille la petite fenêtre et cette dernière s’ouvre. Les deux « fenestriers » se rassoient bien en place. Né alors un double sourire de satisfaction, la mission est accomplie avec tact. Le côté pro n’a échappé à personne. Ce sont eux les rois du vasistas.
non ?
CHRONIQUE D’ÉTÉ (partie 2 du 2 août 2025)
UNE DEMONSTRATION IMPLACABLE
Alors que nous étions bien partis pour disserter sur nos 237 followeurs et sur les avantages immenses de ce nombre tellement magique, un 238ème suiveur est venu se greffer foutant complètement en l’air notre chronique. Bienvenu à cette personne tout de même. Mais ça fout bien les boules.
Donc, puisque la chronique est niquée, intéressons-nous aux anniversaires du jour puisque c’est l’anniversaire de notre accordéo-guitariste. Et on se rend compte que les signes astraux, les planètes, le zodiaque, ben c’est pas du pipeau. Car il existe, voyez-vous cher lecteur de cette chronique aseptisée et envoûtante, des similitudes incroyables entre notre accordéo-guitariste et ceux qui partagent cette date anniversaire. Il adore le foot, paf Alain Giresse. Il fait de la chanson, vlan Félix Leclerc. Il fait des jeux de mots douteux, plash Michèle Bernier. Il est blonde, hop Muriel Robin. Il adore la politique pleine de tact et d’ouverture d’esprit et zou J.D. Vance. Alors, on dit quoi ?
Voilà une belle démonstration comme nous aimons en faire dans ces lignes. Il ne nous reste plus qu’a remercier Monsieur ou Madame 238 et souhaiter par-dessus tout que nous n’ayons pas, dans quelques jours, un 239 ou 240ème amis de l’Absent Grave (qui joue le 30 août à Dieulefit et le 8 novembre à Romans soit dit en passant) parce que, là, ça deviendrait vraiment pénible.
CHRONIQUE D’ÉTÉ (partie 1 du 29 juillet 2025)
237 AMIS
Après nos trois concerts de début d’été marqués par de belles affluences (pour un groupe sans intermittent), voilà « L’Absent Grave » suivi par 237 personnes sur le livre des visages. C’est un bon chiffre. D’abord, c’est un nombre impair ce qui garantit une majorité absolue si nous devions soumettre quelque chose au vote. Oui, car nous pratiquons, à regret quelquefois, une démocratie directe. La démocratie directe, c’est cette belle trouvaille qui permet à 52% des gens d’imposer leurs idées au 48% restant. Quand on fait partie des 52%, on est fier mais y a pas de quoi. Quand on fait partie des 48%, on ferme sa gueule. Donc 237, c’est bien.
Espérons qu’il n’y aura pas un hurluberlu mal luné, qui à la lecture de cette chronique insatiable et rudimentaire décidera de rejoindre nos « followeurs » comme on dit en franglais. Ce serait trop bête.
237, c’est bien pour un groupe de chanson française car, voyez-vous, ça ne s’invente pas, la nationale 237 c’est la voie express (deux fois deux voies s’il vous plait) qui « relie l’échangeur avec la RN11 et la RN 137 au pont de l’île de Ré et au grand port maritime de La Rochelle » (source Wikipédia). Et hop, comme par hasard, La Rochelle, les francofolies, la chanson, la boucle est bouclée. Fin de l’épisode.
CONCERT DU 21 JUIN 2025
DEBAUCHE D’ARDEUR
Quand on est un groupe de chanson française, il faut savoir gérer la pression. Cette pression, nous l’avions. Nous l’avions au moment de décoller vers la Bâtie-Rolland, jolie bourgade aux accents cigalesques où les rayons du soleil dardent sans grande retenue. Après 576 jours sans concert, nous étions de retour sur scène, enfin de retour sur des planches de contreplaquées posées au sol.
La pression, c’est que notre hôte allait ravir les papilles des invités. C’était une certitude. Nous, nous étions chargés des oreilles. C’était moins sûr. Finalement, si on en croit les différents retours, ça a marché. Ouf !
Désormais, nous sommes lancés. Nous jouerons le 5 juillet à Montélimar et le 10 à Charols où les rayons dardent aussi vachement. Dans les deux cas, on peut réserver via notre adresse mel : labsentgrave@gmail.com
Ensuite, après une pause bien méritée compte-tenu de cet enchaînement « dardeur » et de cette débauche d’ardeur, ce sera Dieulefit le 30 août.
REPETITION DU 12 JUIN 2025
NOS DATES A VENIR
Les répétitions se succèdent. Ces chroniques qui n’en sont que le reflet pâle et insipide aussi. Elles existent pour dire que nous travaillons d’arrache-pied pour mettre en place nos trois concerts à venir. On se pose la question de savoir si on doit terminer sur un « LA mineur » ensemble ou envisager une autre fin plus judicieuse. On tombe d’accord et on est certain d’oublier ces belles décisions unanimes et réfléchies lors de la prochaine répet où on se reposera les mêmes questions. Pas sûr, ce jour-là, que l’on tombe d’accord sur la fin du morceau ou sur la rythmique et pas certain de retrouver ce truc qui allait tellement bien. Et pourtant, on y retourne.
Reste à savoir, si notre public connaisseur et assoiffé de ces moments suspendus sera au rendez-vous. Le 21, c’est complet. N’en parlons plus. En revanche, il reste des places le 5 juillet à Montélimar (chez l’habitant) ou le 10 juillet à Charols (chez l’habitant). Toutes les réservations se font en nous envoyons simplement un message sur notre adresse mel : labsentgrave@gmail.com
A Montélimar, c’est 12€. A Charols, c’est au chapeau c’est-à-dire presque pareil. On vous y attend et on discutera du « LA mineur » en fin de morceau ou des limites de la démocratie directe au sein d’un groupe de chanson française.
REPETITION DU 9 JUIN 2025
DE ANE A ZEBRE
Dans l’herbe verte, loin de nous reposer, nous avons posé. Un cliché, deux clichés, l’air faussement détendu mais entourés de nature comme notre charte l’exige depuis que nos chansons sont « écolabellisées ». Et comme nous étions dans le marketing et le business-plan, nous avons évoqué nos tenues de scène autour d’un fromage normand pas piqué des vers.
Puis nous avons refait le set de âne à zèbre. Tout le monde était là mais parfois ailleurs. Le chanteur rêvasse beaucoup en pensant que notre prochain concert, c’est dans une dizaine de jours et que c’est complet. On ne saura jamais si c’est complet grâce à nos chansons ou grâce à la dégustation de petits plats qui va avec et que notre hôte prépare. Tout n’est que mystère.
Et puis, en fin de set, un passage délicat et redouté. Un mot chanté donne le signe à l’ensemble du groupe que nous arrivons près d’une cascade ou, disons-le, une acrobatie musicale digne des plus grands. Ce mot, tout le monde le guette, l’attend, le redoute. Tout le monde tend l’oreille et se prépare. Chacun est concentré sur sa mission. Mais le chanteur est parti dans sa tête. Le mot, le fameux mot, le mo-déclic ne sera jamais prononcé et la chanson termine en eau de boudin. « Pourquoi tu n’as pas repris et chanté le mot magique ? » questionne l’accordéo-guitariste. « Je ne sais pas » répond le chanteur sans le moindre argument. On reprend donc la chanson de âne à zèbre en guettant le vitrier. Vitrier, le mot magique.
REPETITION DU 19 MAI 2025
LA VIE MODERNE
Cinq jours seulement séparaient nos deux répets. Et en cinq jours, on ne change pas beaucoup. Nous avons donc continué en mode mielleux, en flagorneries dégoulinantes et en gentillesses sucrées. C’était trop.
Nous aurions pu continuer d’évoluer dans ce monde arc-en-ciel, paillettes et petites fleurs mais un évènement est venu rompre l’osmose ouatée. A la fin de notre répétition, alors que nous restions sur des belles choses et des avancées notables, notre guitariste a rompu le charme : « Quand est-ce que je ne suis plus stagiaire ? » a-t-il demandé.
Le violoniste, le batteur, l’accordéo-guitariste et le chanteur, tous les quatre en CDI depuis belle lurette, n’ont pas pu s’empêcher de tiquer. En quelques mois de présence au sein du groupe, le guitariste revendiquait ce qu’ils avaient mis des années à obtenir après avoir sué sang et eau.
Ainsi va l’entreprenariat et la vie moderne. On cherche à brûler les étapes. Plus personne ne prend le temps. Plus personne ne laisse le capitalisme mûrir doucement pour construire des Hommes bien coulés dans le moule de la hiérarchie. On ne respecte plus les marches de l’ascension sociale. Vous allez voir que, dans quelques mois, il voudra qu’on partage les bénefs. Les stagiaires, c’est plus ce que c’était !
REPETITION DU 14 MAI 2025
LANGUES DE MIEL
Nous n’étions que cinq à la dernière répét. Notre contrebassiste (puisqu’il est désormais acté que nous avons un contrebassiste) était absent. Le chanteur a immédiatement proposé de dire du mal de lui puisque c’est la coutume et qu’il est bon de préserver les traditions. Or, il s’est passé un truc étrange. Nos langues de fiel sont devenues langues de miel. Le violoniste s’est montré immédiatement actif dans cet exercice : « Moi, je l’aime beaucoup le contrebassiste » a-t-il dit de but en blanc. Tout le monde s’est marré devant cette spontanéité tellement sucrée qu’elle en était douteuse. Quelques minutes plus tard, le même violoniste n’a pas manqué de dire à l’accordéo-guitariste « J’aime bien ce que tu fais sur cette chanson ». Le ton était donné. Sans nous en apercevoir nous étions remplis de bons sentiments, de paroles gentilles et de pensées fleuries. Même le chanteur, pourtant constamment à l’envers ce soir-là, n’a pas réussi à énerver les autres. Et quand le batteur s’est vautré, il a eu droit à un « merci » de solidarité de sa part.
Ainsi allons-nous. Ainsi vas-tu peut-être toi aussi, lecteur assidu de cette chronique enrubannée et isocèle. Bientôt, tu ne diras plus : « les chroniques de l’Absent grave sont mordantes et impitoyables » mais tu te fendras d’un « les chroniques de l’Absent grave sont mignonnes et bienveillantes »
REPETITION DU 25 AVRIL 2025
UNE BELLE SURPRISE
Au sein de « l’Absent Grave », nous sommes désormais six. Voilà ce qui se passe quand on nous laisse sans surveillance. On se multiplie. Et ça va être maigre quand on devra se partager le magot après chaque concert. Par on ne sait quelle magie, on sait toutefois qu’on gagnera autant de pognon chacun qu’auparavant. Mais cessons de parler pépettes et concentrons-nous sur la musique.
Qui est donc ce sixième musicien ? Joue-t-il du tuba, de la contrebasse, du saxophone, de l’harmonica, des claviers ou du fox à poils durs ? Vous le saurez en venant nous voir sur scène car nous y remontons bientôt, chez l’habitant. Le 21 juin à La Bâtie-Rolland (26), le 5 juillet à Montélimar (26) et le 10 juillet à Charols (26). Vous noterez que notre périmètre n’est pas très étendu mais nous serons aussi à Dieulefit fin août et à Tain l’Hermitage en février 2026.
Donc, cette chronique indolore et rabibochée vous invite à venir découvrir le nouvel « Absent Grave » avec des vrais morceaux de fruits à l’intérieur et des cheveux "effet lissé" sans précédent. Vous verrez, la contrebasse, ça ajoute de la profondeur. Merde, je viens de péter la surprise.